Canada dreams

Sur la route de l'or blanc...

« Chaque homme sur terre a un trésor qui l’attend… 
N’oublie pas que ton cœur est là où se trouve ton trésor.
Et que ton trésor doit absolument être trouvé
Pour que tout ce que tu as découvert en chemin
Puisse avoir un sens… »

Paulo Coelho, « L’Alchimiste »

A Fabien pour qui ce site existe,
A Dolgolae que j’ai croisé sur ma route…
A Yvonnig qui l’a adopté…

Entrée

Je rêvais d’un voyage dans l’espace en quête de terres inconnues, où l’immensité et la richesse des paysages reflèteraient l’âme de la nature…
L’image universelle d’un pays grandiose est devenue réalité : j’ai suivi une route suspendue à l’infini à travers un Québec montagneux, troué de lacs innombrables et bordé de petites villes maritimes…

« J’ai deux montagnes à traverser, deux rivières à boire
et une ville à construire avant la nuit… »
Félix Leclerc (1914-1988)

Montréal

Ville souterraine ancrée sur une île, Montréal nous projette déjà dans la folie des grandeurs de lAmérique du Nord
Du haut du Mont Royal, dont la ville tire son nom actuel, Montréal s’étire sur un damier coloré, aux pions culminants, venus rivaliser contre cette montagne peuplée d’érables, qui nous invitent à une partie de campagne en ville
Enclavé entre la montagne et le fleuve Saint-Laurent, le centre-ville vibre aux rythmes du monde.
Au pied de ses tours, dont la conception respecte l’architecture victorienne avoisinante, on y découvre un nouvel âge d’or de ses avenues commerciales, qui côtoient danciens manoirs en pierre de style victorien conférant à cette petite cité une ambiance britannique
Autrefois résidence principale de la bourgeoisie francophone, le quartier latin s’est affirmé au cœur de la vie artistique, culturelle et intellectuelle de la ville et nous présente à son tour un Montréal baroque, éclectique et parfois un peu bohème…
 
 
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Montréal et ses gratte-ciels ultramodernes de verre et d’acier…

 « Ville aux cent clochers », ouverte à toutes les croyances religieuses, comme en témoignent les nombreuses mosquées, synagogues et temples bouddhistes,
Montréal est devenue une métropole cosmopolite en pleine ébullition culturelle, où langues et ethnies se fondent pour se lier à lhéritage français
Le Vieux-Montréal et le Vieux-Port témoignent du passé historique de la ville.
Situés entre le centre-ville et le fleuve, ils nous présentent le lieu de fondation de la ville en 1642 et les traces entremêlées de toutes les époques.
Les façades sculptées en pierres grises des anciennes maisons marchandes du 18e et du 19e siècles ainsi que les petites rues typiques nous invitent à remonter le temps jusqu’à l’époque de la colonie française…
Le bruit des calèches résonne encore sur les pavés de la place Jacques Cartier, fourmillante de passants.
Sa pente douce domine le vieux port, où amarraient autrefois les canots amérindiens chargés de fourrures, mais aussi bateaux français et britanniques…
Le fleuve Saint-Laurent nous dévoile peu à peu une partie de son histoire…

Mauricie

Principal affluent du fleuve Saint-Laurent, la rivière Saint-Maurice nous fascine par sa taille démesurée.
Elle parcourt avec allégresse la région de la Mauricie, façonnée par la plaine laurentienne au sud et sculptée par les vallons du bouclier canadien au nord.
Elle se faufile à travers une forêt boréale et caduque, s’invite au royaume des orignaux, castors et renards, ours noirs, bernaches, oies des neiges et truites mouchetées
Elle supervise le Parc de la Mauricie et les quelque 17500 lacs environnants.
Elle forme à son embouchure trois chenaux, donnant naissance au nom de la deuxième plus vieille ville du Canada, Trois-Rivières.

Célébrée par sa « promenade de la poésie », cette petite ville nous présente à chaque coin de rue un extrait de poème d’amour et invite ses visiteurs  à glisser leur propre composition poétique dans la boîte à poèmes à l’automne…
Surplombée par le village du Bûcheron, la rivière Saint-Maurice est aussi grandement appréciée pour ses croisières à pitounes, qui alimentent les scieries et les moulins à papier de la Mauricie. La drave et le flottage du bois auraient marqué l’histoire du village pendant près de 150 ans…

Relayée par la rivière Bostonnais, la rivière Saint-Maurice débouche sur une colline originale en forme de bonnet de laine, « La Tuque ».
Tricotées par un relief vigoureux, ses mailles s’entrelacent à travers un paysage boisé et arrosé par de nombreuses cascades…
De petites rivières sauvages se précipitent vers le Lac Saint-Jean…

Lac Saint-Jean

Premiers arrivés au Lac Saint-Jean, les Indiens Montagnais quittèrent leurs « petites montagnes » et s’installèrent au bord du lac, il y a plus de 4500 ans
Nourri par les eaux d’une dizaine de rivières, le Lac Saint-Jean, surnommé Pekuakami, le « lac plat », attira dans ses filets un peuple de pêcheurs gourmands d’ "ouananiche", le saumon d’eau douce…
 
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Les Innus ont maintenu, au cours des âges, un mode de vie nomade rythmé au cycle des saisons…

L’automne venu, ils migraient traditionnellement de leur campement d’été, le tipi, tente en écorce de bouleau…
 
Un tipi en béton, symbole actuel de la réserve indienne de Mashteuiash, attachée à la culture et à l’artisanat innus.
Fondée en 1856, elle fut appelée autrefois Ouiatchouan, et porte aujourd’hui le nom de Mashteuiatsh, « Pointe-Bleue », située sur la pointe la plus avancée du lac…

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Autour du Lac St Jean, se déroule une route délicieuse à la saveur sucrée d’un fruit typiquement canadien, cousin de notre myrtille…

Nous pénétrons au « Pays des Bleuets » où le fruit se marie au chocolat et épouse les crêpes traditionnelles…
Cette nouvelle alliance nous promet un petit tour culinaire, dont la recette avive secrètement notre curiosité…
Mêlés aux petits villages étalés sur des plaines agricoles, des kilomètres de plages sablonneuses nous enfournent au Parc de la Pointe-Taillon…
A l’orée d’une vaste tourbière, nous frôlons ici une flore fragile qui témoigne d’un envahissement marin survenu à la fin du dernier âge glaciaire…
 

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Fjord du Saguenay

Issue du Lac Saint-Jean, la rivière du Saguenay part déjà à la rencontre du fleuve Saint-Laurent, et se transforme majestueusement en fjord…
Ancienne vallée glaciaire encaissée dans une forêt de pins, érables et bouleaux, le fjord du Saguenay se découpe en falaises escarpées…
Seul fjord intérieur navigable d'Amérique du Nord, il attaque férocement la roche pour se tailler un passage…
 

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Route des baleines

La brume se lève enfin et nous dévoile un décor spectaculaire…
L’air salin frissonne à la rencontre des eaux du fjord et du fleuve qui s’entrecroisent…
 
Majestueux cours d’eau parsemé d’îles, le Saint-Laurent voit ses côtes se profiler en falaises abruptes. Ses rives et ses fosses profondes abritent une vie marine diversifiée, foisonnante et mystérieuse…
 
Il nous enivre de ses mille scénarios imprévisibles.
D’une sérénité sournoise, sa parure miroite quelques sillons annonçant l’entrée en scène de l’acteur principal : le béluga…
 
Je le vois en rêve valser sur une douce mélodie…
Il m’observe du coin de l’œil, curieux, gracieux et intrépide…
Je le cherche…
Serait-il caché sur la « Route des baleines »…
 
Chaque printemps, des centaines de baleines de douze espèces différentes tournent le dos à l’Océan Atlantique pour migrer le long de la côte. Elles se dispersent dans le golfe du Saint-Laurent pour emprunter la véritable « Route des baleines »…
 
Dès le mois de mai, selon les courants, les marées et le relief sous-marin, les baleines bleues, baleines à bosse et rorquals, rejoignent leurs petits cousins, plus sédentaires, phoques et bélugas, qui hivernent dans le Saint-Laurent…
 
Paradis du plancton, dont les baleines se délectent fièrement, la Côte-Nord est sans doute lendroit rêvé pour les observer du littoral

Le saut d’une baleine bleue, son souffle nous captive…
 

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Depuis toujours, les baleines fascinent l’homme : d’un simple moyen de survie, elles sont devenues l’appât d’une industrie colossale à partir du XIIe siècle…

 
Véritable aubaine pour les colons Basques, l’huile extraite des baleines était utilisée pour leur cuisine, essentiellement composée de fritures… mais les baleines servaient aussi à produire bien d’autres dérivés : savon, lubrifiant, graisse d’éclairage, ivoire, cuir…
 
Les premières excursions aux baleines ont débuté à Tadoussac, point de départ de la « Route des baleines », il y a plus de vingt ans…
A bord de sa vieille chaloupe, un pêcheur créait l’émerveillement à chacune de ses promenades sur le fleuve, encore peu habitué à recevoir les touristes, tombés sous le charme de ces créatures mystérieuses… Mais son embarcation en bois n’a pas pu résister à l’affût d’une vague de curieux….

Quelques années plus tard, les Zodiac apparaissent et une compagnie propose à son tour de nombreuses « croisières aux baleines » sur le fleuve… 
Ces expéditions touristiques rapportent aujourd’hui des marées de dollars aux diverses compagnies de Tadoussac et suffiraient à faire vivre ce village de pêcheurs…
Mais ces croisières commerciales suscitent aujourd’hui des conséquences écologiques inquiétantes : la présence des bateaux menace de plus en plus l’évolution des baleines simplement venues constituer leurs réserves de graisse pour passer l’hiver…
Malgré un règlement plus sérieux, la navigation est libre sur le Saint-Laurent et le trafic reste toujours difficile à réguler…
Les navires devraient légalement demeurer à 400 mètres des baleines en danger de disparition et à 200 mètres des autres mammifères marins…
 
Principale espèce en voie de disparition, la population de bélugas du Saint-Laurent a été fortement réduite depuis quelques années par toutes ces activités humaines…

Sensibilisée aux sons peu familiers et attirée par l’éclat de l’or blanc, rare et précieux, j’ai soudain la sensation étrange d’approcher peu à peu de mon trésor…

Un sifflement semblable au cri du canari m’invite à pénétrer dans le royaume d’un cétacé odontocète originaire des régions polaires,  communément appelé « baleine blanche » ou « dauphin blanc », et voisin du narval.
Accompagnée par cette mélodie harmonieuse, je le suis dans son univers sous-marin, intimidée et troublée par ses jeux d’eaux et de lumière qui illuminent les profondeurs glaciales…
Il m’invite à danser dans sa bulle bleue, à une dégustation de crustacés, seiches et poissons plats… ses amis se joignent à nous, me protégeant de leurs ennemis redoutables, l’orque et l’homme !…
Partis à notre rencontre, ils auraient ainsi remonté le fleuve jusqu’à nous… Le plafond transparent nous relie déjà à la vie terrestre… et j’éprouve cette sensation merveilleuse d’une découverte historique… Mon trésor ! un petit béluga d’une valeur inestimable…
 
Une belle histoire d’amour est née…

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Berceau de la Nouvelle-France, Tadoussac retrace 400 ans d’histoire, à travers ses maisons pittoresques qui constituent la richesse du village…
La première maison en bois du Canada servait aussi de premier comptoir à fourrures…
 
Classée monument historique,
La Chapelle des Indiens,
la plus vieille chapelle en bois d’Amérique du Nord…
 

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La Route des baleines impériales nous mène discrètement vers un petit havre de pêche paisible, Essipit ou la « rivière aux coquillages » qui évoque en nous le monde poétique des pêcheurs Montagnais…

 
Face au port de Baie-Comeau, nous flairons déjà un air de Gaspésie…
 
Sur la traversée qui nous relie de l’autre côté du Saint-Laurent…
les décors tanguent au vent, l’air marin caresse notre imagination d’un rythme langoureux, les mouettes chahutent dans les vagues…
Un paysage exceptionnel et une histoire humaine captivante nous attendent…

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Route des phares

Nous voici entrés au Québec maritime, où la  « Route des phares » nous escorte à son tour en Gaspésie…
« Construits pour signaler la terre aux marins, les phares possèdent désormais une autre vertu : annoncer la mer aux terriens. »  
Vincent Guigueno, Au service des phares
(Presse universitaire de Rennes)
 
Le Québec compte aujourd’hui quelque 43 phares traditionnels, dont la très grande majorité se dresse le long du littoral gaspésien.
Fiers témoins de l’histoire, une vingtaine de ces phares monumentaux connaissent une seconde vie grâce à l’intervention de passionnés qui ont transformé ces véritables sentinelles de la mer…
La visite des phares constitue un parcours extraordinaire pour les amateurs de paysages, d’architecture et d’histoire…
 
Le Phare de la Martre
 Erigé en 1906, ce superbe phare octogonal en bois rouge retrace l’histoire et l’évolution des lanternes des phares depuis le XVIIIe siècle, et leur importance dans la vie des navigateurs
Il est encore opérationnel aujourd’hui...
 
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Le Phare de Pointe-à-la-Renommée nous intrigue par son histoire houleuse...
 Centre stratégique pendant les deux guerres mondiales et déserté dans les années 1960, il fut finalement démonté et expédié à Québec en 1977, puis rapatrié en 1997 où il repose à nouveau sur son site originel
 
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Les plus beaux phares du Québec nous éclairent la route de la Haute-Gaspésie…
 
Du haut de ses 37 mètres, le géant Phare de Cap-des-Rosiers règne sur le Saint-Laurent depuis 1858. Il est classé monument historique depuis 1977 seulement…
A la pointe des montagnes qui s’avance dans le golfe du Saint-Laurent, le Phare de Pointe-des-monts nous renvoie au temps où la navigation dans le golfe était périlleuse..

Gaspésie

L’inaccessible péninsule d’autrefois nous offre aujourd’hui un paysage inédit, ourlé d’anses et de caps, où s’enchaînent falaises calcaires et plages de sable ou de galets…
 
Un itinéraire jusqu’au bout des terres gaspésiennes est un véritable hommage au milieu marin.
Ici, la montagne a rendez-vous avec la mer…
notre route, un lieu de rencontre privilégié…
 
 
Face à une mer agitée, se dressent les « montagnes infranchissables », les Monts Chic-Chocs, habités par les Indiens Mic-macs « peuple de l’aurore », formant ainsi un immense paravent contre le dieu Eole…
Du haut du rocher Cap-Chat, tel un chat accroupi, un champ d’éoliennes se charge de l’énergie du vent, soutenues par la plus grande éolienne à axe vertical du monde…
 
Malgré les caprices d’une route sinueuse, de nombreux petits villages de pêcheurs, coincés entre mer et montagne viennent s’agripper sur ses côtes…
Capitale des pêches, le village de Rivière-au-Renard aborde le sentier des Appalaches, dont la chaîne venue de Georgie traverse la péninsule gaspésienne jusqu’aux falaises du Parc Forillon… Ce Parc National du Canada nous présente un littoral ciselé, dessiné par un paysage alpin…
 
Cachée dans une forêt d’azalées, sapins et épinettes, une faune discrète composée d’orignaux et castors nous épie…
Nous décelons pourtant facilement les traces de leur présence…
Au crépuscule du soir, le rideau tombe, mais le spectacle continue. L’orignal entrera en scène près des battures pour savourer les herbes givrées des sels marins…
 
L’orignal ou « élan d’Amérique »
 
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Durant l’automne, des milliers d’oiseaux marins viendront nicher au bord des falaises lors de leur long périple…
Le ciel s’illuminera de ses plus beaux atours lactés planant et dansant au chant nuptial du couple de huards renouvelant leurs vœux. Des parades d’émotions et des défilés de frémissements cajoleront les âmes esseulées.
L’entracte ne durera qu’un clin d’œil.
Les refuges applaudiront la fraîcheur de la brunante pigmentée d’un voile rougeoyant. La démesure des caps, la finesse impressionniste des dunes de sable seront bouleversantes de beauté... 
 
D’une attirance effrayante, nous entrons désormais sur le territoire de l’ours noir, déjà empiété par l’exploitation forestière et minière qui a détruit peu à peu son habitat.
La chasse excessive est aussi à l’origine d’une forte diminution de sa population…

Nous détectons de nombreux signes de sa présence : empreintes, rondins déchiquetés, arbres égratignés…
Nous nous préparons à tout moment à un tête-à-tête avec lui.
Saurions-nous faire face à ses humeurs et ses réactions…
Habitué à l’homme, il recherche une nourriture variée, à base de poissons ou de petits fruits miraculeusement épargnés…
Mais l’ours gâté peut devenir imprévisible et agressif : dressé sur ses pattes arrière, il tape sur le sol, balance la tête, fixe du regard, claque des mâchoires, montre ses dents ou ses griffes, replie les oreilles vers l’arrière ou se cabre pour renifler notre odeur.
Il émet de curieux sons entrecoupés de profonds soupirs, souffle, grogne, crie ou gémit… Bref instant de frayeur… on ose imaginer une telle situation en réalité…
Particulièrement vigilant, l’homme peut partager le milieu naturel de l’ours noir, s’il connaît déjà son caractère…
 
En cas de réel danger, il existe au Canada des protections chimiques contre les ours : les vaporisateurs « chasse-ours » contiennent du capsicum, un dérivé du poivre de Cayenne.
Vaporisé directement sur le museau (encore faut-il l’atteindre et le viser !), il irrite ses yeux et ses voies respiratoires supérieures.
Mais il n’assure pas une sécurité maximale.
Mieux vaut donc éviter de se trouver nez à nez avec un ours !…

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Nous atteignons déjà la « fin des terres »…
De Cap-aux-Os, nous jouissons d’une vue exceptionnelle sur la baie de Gaspé…
A Gespeg, ancien campement indien du XVIIe siècle, les Mic-macs adoptent un mode de vie différent selon la saison…
Cette communauté autochtone vit au rythme de la mer et pêche l’éperlan, l’esturgeon, le saumon, l’anguille…
Les Mic-macs utilisent des racines, des plantes, et des écorces d’arbre pour confectionner divers objets ou préparer leurs médicaments à la manière traditionnelle de leurs ancêtres…
 
Nous avons goûté avec délice à l’hospitalité légendaire de la Gaspésie, intimement liée à l’histoire du peuplement québécois et canadien.
Ici se côtoient Amérindiens, francophones et anglophones…
 
Entre Gaspé et Percé, la carte postale est différente…
La mer pénètre profondément dans la terre et la découpe en petits lacs, le paysage se fait plus doux, parfois très breton avec ses maisons blanches et ses falaises, parfois avec un petit air de Finlande, lorsque les sapinières viennent se tremper les pieds, alternant avec de riches prés vert acide couverts de fleurs jaunes…
 

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La cueillette d’agates et de jaspes constitue une vraie chasse au trésor…
Cachés dans le petit village du Coin du Banc, les jaspes sont recherchés comme de véritables pierres précieuses…
Ces roches siliceuses sont formées de quartz, généralement colorées en rouge, vert, brun ou noir… 
 
Peintes dans les tons les plus vifs, les maisons déposées sur notre route rivalisent de vivacité...
 
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Le rouge, couleur de la feuille d’érable, symbole du drapeau canadien…
 
De Cannes-de-Roches, nous empruntons une route en lacet ficelée dans un décor grandiose des montagnes de Percé…
 
Prisé par les fous de Bassan, le Rocher Percé défie l’Atlantique en solitaire…

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Guettant le retour de mer des pêcheurs, nous prenons notre élan pour traverser le palais du roi des rivières, le saumon atlantique…
Les petits havres de pêche, vivants, colorés et généreux nous livrent en chemin leur spécialité…
Le thon se sacrifie à Port Daniel, village bâti au fond d’une baie…
Immense filet à morues, Paspébiac est l’un des premiers ports de pêche en Gaspésie, à accueillir Basques, Normands et Bretons…
 
Au cœur de la Baie-des-Chaleurs, les Français s’y échouent par mégarde, se croyant en route pour la Chine.
Accueilli par la canicule en juillet 1534, Jacques Cartier décrit cette baie « en chaleur plus tempérée que la terre d’Espagne, la plus belle qui soit possible à voir »…
Plus tard les Acadiens dispersés se réfugient à Bonaventure et leur destin se joue en 1760 lors de la dernière bataille en Amérique entre Français et Anglais.
Un lieu et un moment chauds de l’histoire…
Abritée entre le sud de la Gaspésie et le nord du Nouveau Brunswick, la Baie-des-Chaleurs porte en elle son lot de mystères et de découvertes…

Protégée des vents, sa nature désinvolte se rit des intempéries.
Son microclimat tempère ses eaux chaudes énergisantes.
D’un ciel entrebâillé s’est échappé un véritable petit coin de paradis : la Baie-des-Chaleurs joue de ses charmes avec une telle virtuosité…Elle réchauffe les cœurs brisés…
 
Témoins d’un riche passé, New Richmond et New Carlisle, petites villes  anglo-saxonnes, regorgent de beautés architecturales et de charmantes demeures anglaises, où cohabitent Ecossais et Irlandais…
 
A l’embouchure de la rivière Cascapédia, une petite ville fondée en 1855, Maria nous présente à son tour une trace des Indiens Micmacs de Gaspésie : l’église en forme de wigwam (tipi)
 
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Intérieur d’un tipi micmac

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A 555m d’altitude, le Mont St Joseph nous déplie un panorama exceptionnel sur les côtes de la Gaspésie et du Nouveau-Brunswick, les montagnes Chic-Chocs, les villages de la Baie-des-Chaleurs et sur le barachois de Carleton…
 
Adossée aux montagnes et bercée par la mer, Carleton (« Tracadièche » en micmac) est une terre d’accueil de familles acadiennes, et un petit centre de pêche connu des hérons…
 
A l’extrémité du barachois, les barques viennent s’échouer sur un banc de sable, se frayant une petite place parmi la sauvagine, les oiseaux de rivages marins, tels la sterne pierregarin et le grand héron…

Un arc-en-ciel lumineux envoûte soudain la Vallée de la Matapédia, ancienne piste indienne, parcourue par un paysage champêtre, forestier et montagneux.
Son charme alpestre nous mène dans le  meilleur des mondes des eaux salées du fleuve Saint-Laurent et des eaux douces de l’arrière-pays…
L’eau se montre paisible dans les lacs et tumultueuse dans les rivières…
A Amqui, « là ou l’eau s’amuse », elle s’est trouvée un vaste terrain de jeux…
 
Affluent de la rivière Matapédia, la rivière Causapscal est envahie de fosses à saumons, qui franchissent ses eaux turbulentes et gonflées au printemps : à la fin du mois de mai, arrivent les premiers saumons…
 

Le cœur du saumonier se lie d’une affection particulière pour ces rivières, joyaux de cristal transparent aux reflets teintés d’émeraude, turquoise ou vert absinthe…
 

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Route des navigateurs

Nous regagnons déjà la « Route des navigateurs » au Bas du fleuve Saint-Laurent…
Longeant le Parc du Bic où les rochers sont surpeuplés de colonies de phoques gris, notre route n’oserait quitter une seconde le pays de l’orignal…
Les Micmacs lui rendent hommage à Rimouski, ainsi appelée la « terre de l’orignal » !
Nous effleurons plus loin la plus petite communauté indienne, les Abénaquis issus du « pays du soleil levant » à Cacouna-Whitworth.
 

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Le long du fleuve, se succèdent toujours de nombreux petits villages à flanc de montagne. Un air de poésie embaume le village des lilas de Cap-à-l’Aigle, et son jardin fleuri aux quatre vents…
Sur le chemin de La Malbaie, nous découvrons enfin de sublimes villas de l’ancienne bourgeoisie nord-américaine…

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